Ce bras bionique contrôlé par la pensée a été créé grâce au scan 3D

grâce au scan 3D, un bras bionique contrôlé par la pensée et personnalisé a été créé

Si « Planète Terreur » de Robert Rodriguez a marqué l’imaginaire collectif, c’est en partie grâce à la caractéristique physique singulière de son héroïne : elle a remplacé sa prothèse de jambe par un M16 pour combattre les morts-vivants ! Et si on vous disait que dorénavant, pour devenir un chasseur de zombie hors-pair, on n’aura même plus besoin de remplacer ses membres manquants par des armes automatiques ? Le scan 3D mes amis, encore et toujours !

         Comment t’épelles « Tepel » ?

Paul Tepel est né sans la majeure partie de son bras gauche. À l’âge de trois ans on lui fournit son premier appareillage de remplacement, un bras articulé strappé à l’épaule et maintenu par deux crochets. L’expérience est un calvaire pour Paul qui préfère ne rien attacher à son bras plutôt que de supporter l’appendice disgracieux.

À douze ans c’est le premier tournant dans la vie de notre jeune homme, il essaye sa première prothèse myoélectrique (des électrodes au contact de la peau traduisent les contractions musculaires contrôlées du patient en mouvement) et peut enfin tenir quelque chose dans sa main gauche. L’inconvénient était une très faible amplitude de mouvement, son nouveau coude ne tolérant qu’un pliage de 30 degrés maximum. Mais loin de refroidir l’ardeur du héros de notre histoire, ce désavantage minime ne l’empêcha pas de porter sa prothèse tous les jours à partir de ce moment.

 

À partir des années 1990, Paul fut suivi par le Centre Médical de Bernbourg en Allemagne, et en particulier par l’orthopédiste Carlsten Suhle quelques années plus tard. Ce dernier, très intéressé par le cas de notre ami, en fit son sujet d’étude et l’inclut même dans sa thèse de master ! Déterminé à créer le membre artificiel sur-mesure parfait, il déclare : « Ne t’habitue pas à ta prothèse actuelle. Nous allons t’en faire une qui sera meilleure que toutes celles que tu n’aies jamais vues ou essayées. »

S’en suivent alors de multiples essais-erreurs, avec différentes techniques et différents matériaux. Chaque itération rapprochant nos deux compères du bras optimal.

La technique la plus prometteuse utilisait le scan 3D : Carlsten avait dans l’idée de créer une représentation virtuelle en trois dimensions du bras de Paul, afin d’imprimer une prothèse customisée épousant ses caractéristiques morphologiques à la perfection.

Non, ça n’est pas le gadget de Men In Black qui vous fait oublier le passé récent ! Enfin, on pense…

Pourtant chaque fois qu’il tentait un scan, le résultat final était brouillon et inutilisable. En effet Carlsten avait décidé d’utiliser un scanner à main, mais soit le patient bougeait trop pendant les séances de scan 3D, soit les mesures prises ne correspondaient pas entre elles à la fin du processus car le scanner avait « oublié où il en était » au beau milieu de la performance…

Et à moins que les points de connexion et les espaces stratégiquement placés entre la prothèse et le corps de Paul ne se trouvent PRECISEMENT là ou ils fussent prévus dans les plans initiaux, l’extension artificielle serait alors non seulement inconfortable mais ne serait pas harmonisée avec le bras ce qui la rendrait inutilisable.

Le Graal promis se transformait inexorablement en une Chimère.

          Une solution pourtant désarmante de simplicité

Heureusement, la solution à tous ces problèmes était en réalité enfantine. Il se pourrait même qu’elle vous déçoive tant elle est dépourvue d’originalité : il utilisait tout simplement du mauvais matériel

En fait, il utilisait depuis le début un scanner à main basique en pensant que cela ferait l’affaire. Malheureusement, le scan 3D étant une affaire de précision, les résultats n’étaient pas du standing désiré. C’est la raison pour laquelle les entreprises qui n’ont pas les fonds nécessaires à l’achat d’un scan à main se tournent généralement vers les professionnels du secteur : ils sont capables, en un temps record, de reproduire au millimètre (parfois moins dépendant du résultat attendu) n’importe quel objet ou être vivant afin d’en créer un modèle 3D.

Jamel Deuxpouces

Mais pour Carlsten, la solution se trouvait dans un nouveau scan de qualité professionnelle, et les résultats ne se firent pas attendre ! Au bout de quelques mois, la prothèse futuriste personnalisée était fin prête. Le simple fait de penser à une action à exécuter avec son membre incomplet et la prothèse, traduisant l’électricité captée par les senseurs cutanés, se met alors en mouvement pour l’effectuer. De plus, l’amplitude de pliage du coude passant à 90 degrés, Paul est désormais capable d’actions infiniment plus complexes qu’auparavant.

Le moment qui a suscité la plus forte émotion ?

« Je n’oublierai jamais ce moment quand, pour la première fois de ma vie, j’ai amené un verre d’eau jusqu’à mes lèvres pour en boire une gorgée. »

« J’adore l’eau colorée. Dans 20-30 ans y en aura plus »
– Jean-Claude VanDamme

Désormais, Paul peut laisser libre cours à sa passion depuis l’enfance, la moto. Restaurer ou conduire des motos ne lui pose plus aucun problème, puisque son bras et sa main bionique peuvent suivre sans problème chaque mouvement qui lui passe par la tête.

Vous avez dit « I, Robot » ? Ce n’est pas nous qui vous contredirons ; il y a pire comparaison que celle avec un Will Smith au bras bionique et au top de sa forme !