Où comment conserver toute vie sur Terre pour l’éternité en créant des modèles 3D
Créer des répliques 3D en haute définition des centaines de millions d’espèces d’animaux courant, rampant, volant ou nageant sur notre fragile planète bleue. Telle est la folle ambition du projet “Digital Life”, rien de moins. Jusqu’à aujourd’hui, pour préserver à jamais une espèce en voie de disparition, il fallait soit la tuer soit la garder en captivité. Grâce au scan 3D, nous allons passer à la vitesse supérieure.
L’idée de créer un Arche de Noë pour conserver les espèces vivantes n’est pas nouvelle. La réserve mondiale de semences du Svalbard en est encore une des plus belles représentantes, conservant dans une chambre forte souterraine des graines de toutes les cultures vivrières de la planète afin d’en conserver la diversité génétique. Mais lorsqu’il s’agit d’animaux, la mise en place d’une telle entreprise se complique immédiatement. Mais “à cœur vaillant rien d’impossible” : Duncan Irschik, chercheur à l’Université du Massachusetts Amherst, a décidé de digitaliser le processus en créant des modèles 3D.
Grâce au procédé de photogrammétrie numérique, une image tridimensionnelle de l’animal est reconstituée à partir de centaines de photos prises instantanément et sous tous les angles possibles. On place l’heureux mannequin au centre du studio de photo arrangé selon ses mensurations, et on le grave pour l’éternité. Quand il est impossible de capturer le modèle parce qu’il est trop gros ou parce qu’il est dépendant de son environnement (comme un requin par exemple), alors on utilisera un autre modèle de scanner mobile, pour manuellement recueillir les données et retravailler ensuite le modèle sur ordinateur.
Une fois les photos prises et réassemblées grâce à un logiciel, le polymesh est créé, les couleurs sont ré-ajustées et appliquées au modèle et roulez jeunesse !
Au delà de la simple conservation et du répertoriage de notre faune terrestre, la bibliothèque pourra être utilisée à des fins pédagogiques dans les écoles, en imprimant par exemple des modèles anatomiques de certains animaux ou observant les modèles 3D animés. Les modèles étant compatibles avec la réalité virtuelle, ils peuvent également être utilisés dans n’importe quel scénario ou procédé impliquant une intégration en VR.
Comme le synthétise Irschick “nous voulons créer des modèles rigoureux en haute-résolution de la vie sur Terre”. Et les modèles sont en effet tellement détaillés qu’il est possible de les regarder de près dans le but de les analyser. Pour agrandir la librairie virtuelle, les membres du projet se sont associés à des zoos, des scientifiques et d’autres organisations afin de gagner l’accès à certaines espèces.
Et puis le gros avantage du virtuel quand même, parlons de l’éléphant dans le magasin de porcelaine, c’est qu’au moins on ne garde pas de traces organiques et qu’on s’évite un scénario à la “Jurassic Park” dans quelques milliers d’années… Vos petit enfants sont en sécurité !