Le monde évolue et il en va de même pour la morphologie de nos populations. Devant ce simple constat tenant quasiment de la Lapalissade, les industries de l’habillement et du transport Nord-Américaines ont pris les devants. Désormais, pour coller au mieux aux mensurations des populations auxquelles ils s’adressent et optimiser leur production, ces secteurs investissent dans la collecte de données anthropométriques à grande échelle. Le mot de passe pour accéder à ce Gräal ? “Body scan 3D”.
the S.N.A Project
Le projet Size North America, lancé l’année dernière, est le chef d’orchestre de cette épopée. Sillonnant les Etats-Unis, d’Université en Parc d’attraction en passant par tout lieu public fréquenté ou elle pourra poser son précieux scanner corporel, l’équipe de S.N.A vise l’enregistrement des mensurations de plus de 17.000 personnes.
L’enjeu pour les marques ayant investis leurs précieux deniers dans l’affaire est évidemment de créer des produits répondant exactement aux attentes de leurs potentiels clients. Les sociétés spécialisées dans le transport pourront par exemple dessiner et produire des sièges parfaitement adaptés au niveau largeur, hauteur et profondeur, en même temps qu’elles modifieront l’emplacement du volant et du levier de vitesse pour une ergonomie optimisée. Pour l’industrie textile l’avantage à en tirer est encore plus évident : créer des lignes de vêtements parfaitement taillées pour satisfaire les volontés de rester à la mode en même temps que celles de s’offrir des parures taillées exactement d’après nos spécificités anthropologiques.
Des mesures prises en un claquement de doigts
Infiniment plus rapides que la prise de mesure traditionnelle avec ce bon vieux mètre-ruban, la technologie de body scan 3D permet d’obtenir en quelques secondes un rendu complet et ultra-détaillé de la morphologie de l’humain, animal ou tout autre objet, animé ou inanimé, que l’on placera dans le scanner.
Dans le cadre du projet SNA et pour coller aussi aux attentes des commanditaires et sponsors, les participants sont priés de se mettre dans 4 positions bien distinctes : deux positions debout en se tenant normalement, une position debout en mimant avec ses bras l’utilisation d’un volant et d’un levier de vitesse, et une quatrième position assise, imitant la prise en main d’un volant.
Classées par région, genre, âge et ethnie, ces milliers de silhouettes virtuelles constitueront un avantage concurrentiel considérable pour quiconque prétendra connaître précisément sa clientèle et innover en conséquence.
Le body scan 3D comme cabine d’essayage virtuelle ?
Toutes celles et ceux qui ont déjà fait leur shopping sur internet connaît la peur du : “mais au fait, comment ils taillent ?”. Une taille « M » chez X équivaut à une taille « L » chez Y… Alors comment s’y retrouver et déambuler dans les rayons virtuels en toute sérénité ?
Le futur pourrait bien ressembler à un avatar virtuel, copie conforme de notre morphologie et capturée grâce au body scan 3D, à qui on ferait essayer les versions 3D des vêtements convoités.
On pourra alors voir ou le vêtement a du jeu, ou il s’étire, etc… D’aucun critiqueront probablement un “perfectionnisme inutile”, mais force est de constater que devant les exigences grandissantes d’une clientèle toujours plus soucieuse de son image, aucune possibilité ne semble plus être superflue.
Sources
https://kfoxtv.com/news/local/company-uses-3d-body-scanners-to-make-clothes-car-more-comfortable-safer
http://www.sizenorthamerica.com/cms/front_content.php?idcat=2&lang=1
https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/B9780081012116000100